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Parasismique

Batagram, Pakistan, 2006

Prototype d'habitation parasismique
Commanditaire: A&D
Financement: Croix Rouge Française
Budget du programme: 200.000 €
Surface: 75 m²

>> A&D à Batagram

>> PGM

La conception de ce prototype d’habitat individuel parasismique utilisant la technologie des murs en gabions (ou Maçonnerie en Pierres Confinées, MPC) est une commande de l’association Architecture et Développement. La démarche adoptée pour mener à bien ce travail n’est en rien différenciable de celle adoptée pour tout autre projet non estampillé “développement”; elle se situe entre prise en compte du réel et innovation.

Il était donc essentiel de ne pas limiter la recherche architecturale à sa dimension purement technique, ne pas se focaliser sur les performances parasismiques du bâtiment, mais d’envisager son développement futur au regard de l’économie même du projet (choix des matériaux et de leur filière de production existante ou à créer) et des réalités sociale, culturelle et écologique (très) particulières du nord Pakistan en ce début de 21e siècle.

La maison se développe sur deux niveaux et environ 75 m² pour huit personnes, alors que les programmes de reconstruction déconseillent les réalisations de plusieurs niveaux et préconisent un ratio de moins de 4 m² par habitant pour les nouvelles constructions. Son architecture est indirectement inspirée des maisons traditionnelles du Nord Pakistan utilisant la technologie bhatar. Cette maçonnerie de pierres sèches renforcées par des chaînages horizontaux de bois assure la résistance des “maisons forteresses” des zones montagneuses aux tremblements de terre. Adopté pour le projet, le principe de maison sur cour est plus adapté aux habitats regroupés de vallées. Sur les flancs des montagnes, la toiture terrasse se substitue à la cour comme il est d’usage traditionnellement.

Différentes options techniques ont été envisagées puis retenues, ce qui a abouti à la proposition de plusieurs versions du même type d’habitation. Les variantes concernent tout autant les dispositifs améliorant les performances structurelles, que le bilan énergétique et le confort de la maison. Dans la même logique, l’organisation des espaces intérieurs (au moyen de cloisons en feutre, souples et amovibles) n’est pas définitive et peut être facilement reconfigurée en fonction de l’évolution de la famille.
L’ensemble habitation/véranda/cour est un rectangle de 6 mètres sur 14 de deux niveaux dont les murs périphériques du rez-de-chaussée et les fondations sont en gabions.  Les murs de refend sont réalisés en pans de bois (assemblages tenon-mortaise) alors que la structure de l’étage est rendue légère, soit par l’utilisation du système constructif platform, soit en mettant en oeuvre une technique encore utilisée dans certaines vallées du nord Pakistan : des panneaux constitués de montants et de branches tressées sont hourdis avec de la terre et enduits sur leurs deux faces avec un mortier puis un lait de chaux.

Très employée dans les ouvrages de génie civil, la technologie du gabion utilisée en tant qu’élément de structure est encore sous-exploitée dans la construction. Pourtant, l’usage de gabions permet de créer une sorte de boîte rigide parfaitement contreventée, mais déformable (ductilité de l’acier), capable de supporter le poids d’un étage et d’absorber les secousses (dissipation de l’énergie sismique par le frottement des pierres entre elles).

 
 
 
 
 
 
 
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